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Image tirée du film "La faim des paysans, une ruine programmée".
Auteur : Organisation d'Appui à la Démocratie et au Développement Local (OADEL) |
Togo
1ère Edition d'un événement inspirant pour tous les pays, qui s'est tenu du 04 au 25 novembre 2009.
Une personne sur six souffre de la faim dans le monde. L'agriculture, un secteur délaissé, et pourtant essentiel, revient au devant de la scène.
Pour interpeller l'opinion publique, l'Organisation d'Appui à la Démocratie et au Développement Local (OADEL) organisait en novembre dernier, pour la première fois, le Festival de films ALIMEN TERRE au Togo, en partenariat avec le Comité français pour la solidarité internationale (CFSI), le Service de Coopération et d'Action Culturelle (SCAC), l'Agence Française de Développement (AFD) et la Commission Européenne.
Un programme de neuf projections-débats a permis de mettre des images et des mots sur les désordres alimentaires du monde et débattre des enjeux de l'agriculture et de l'alimentation de demain.
Manger est une nécessité vitale. Quelle alimentation souhaitons-nous et comment est-elle produite ? Comment ceux qui produisent peuvent-ils en vivre dignement au Nord comme au Sud ? Les excès de l'agriculture industrielle, la persistance de la faim dans le monde et la menace sur la biodiversité montrent qu'il est temps de restaurer le lien entre le citoyen et le paysan, entre l'alimentation et sa production.
Tout au long du mois de novembre 2009, des projections-débats, en entrée libre, se sont tenues au Centre Culturel Français, à l'Université, et dans divers quartiers de Lomé et villages de la région maritime.
Les cinq documentaires ont permis de dialoguer avec les spectateurs composés de professeurs, agronomes, représentants d'organisations paysannes, etc. Ceux-ci ont proposé leurs témoignages et leurs analyses, en lien avec leur expérience de terrain.
Le programme
Résumé des films et centre d'intérêt des débats
Séance 1 - Accords de pêche : poiSon d'avril !
Film : « Une pêche d'enfer », de Vincent Bruno
Résumé
Le poisson autrefois le plus répandu au Sénégal était le thiof. Actuellement il est presque en voie de disparition. Un véritable drame national quand on sait que c'est l'aliment de base pour les Sénégalais. La cause de la disparition de ce poisson ? La mondialisation de la pêche. Au large des côtes africaines, on voit d'énormes chalutiers draguer les fonds marins. Ces chalutiers proviennent pour la plupart des pays du Nord: du Japon, des Etats-Unis, et surtout d'Europe…
Problématique du sujet
ALIMENTERRE évoque rarement la pêche, alors que le poisson représente une source de protéines souvent plus accessible que la viande pour les plus pauvres. Mais les poissons se font rares sur les étals africains et les pêcheurs artisanaux font partis des plus pauvres. En Europe les mers se vident et pourtant le poisson ne manque pas sur les étals. Comment est-ce possible ? Simplement en important le poisson des mers africaines grâce à des accords de pêches. En quoi consistent ces fameux "accords de pêche" ? Qu'est-ce que les pêcheurs africains y gagnent ?
De nombreuses ONG dénoncent la surpêche. Qu'en est-il vraiment des stocks de poissons dans nos mers ?
La pisciculture peut-elle être une solution durable ? A quelles conditions ? Pourrons-nous demain encore manger du poisson ? Que faire aujourd'hui pour éviter de vider nos océans de leur vie ?
Séance 2 - Graine privée, défense de semer !
Film : « Les pirates du vivant », de Marie-Monique Robin
Résumé
À l'heure où des prédateurs du Nord tentent de breveter à tout va des organismes vivants qu'ils prétendent avoir inventés, les pays du Sud, victimes du pillage, organisent leur résistance. Du Mexique à l'Inde en passant par la forêt amazonienne, enquête sur cette piraterie d'un nouveau genre.
Problématique du sujet
La protection par brevet des inventions a longtemps concerné uniquement le domaine de l'inerte. Le ème système des brevets fut en effet crée à la fin du 18 siècle pour protéger les inventions issues de l'industrie mécanique. Il s'est ensuite appliqué à l'industrie chimique, avec son développement, puis, dans les années 1980, aux biotechnologies. Ce dernier développement pose bien des questions sur la « brevetabilité » du vivant : Le vivant peut-il constituer une invention ? Comment concilier bien commun et intérêt des entreprises de biotechnologie ?
Mais le développement des brevets sur des espèces souvent endogènes dans les pays du Sud fait peser un doute. Ne serait-ce pas un moyen pour quelques entreprises de s'approprier les ressources phytogénétiques de la planète ? Comment le système des brevets autorise-il un véritable pillage légal des ressources naturelles ? Les brevets ne sont-ils pas utiles malgré tout ? Que faire pour éviter les dérives ? Versant positif de la biopiraterie, la bioprospection constituerait une véritable opportunité d'un développement responsable permettant une meilleure protection des ressources naturelles. La bioprospection peut-elle constituer une source de revenu pour les pays du Sud ? Si oui, à quelles conditions ? Enfin, pour les agriculteurs, la question des brevets va de pair avec le développement des plantes et animaux OGM. N'est-ce pas une nouvelle façon d'augmenter la dépendance des agriculteurs face aux géants semenciers ? Comment, face à ce risque, les paysans s'organisent-ils pour défendre leurs droits de semer et d'échanger librement leurs semences ? Les banques de semences constituées par le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture constituent-t-elles un bon moyen de sauvegarde de la diversité des semences paysannes au service des agriculteurs ? Comment assurer le maintien d'une diversité génétique qui s'avérera fort utile pour s'adapter aux changements climatiques ?
Séance 3 - Emeutes de la faim : la crise était presque parfaite
Film : « Vers un crash alimentaire », de Yves Billy et Richard Prost
Résumé
La récente flambée des prix agricoles a été un coup de semonce : jamais le monde n'avait affronté une crise alimentaire d'une telle ampleur. Mais les difficultés ne font que commencer. Aujourd'hui, 925 millions de personnes souffrent de la faim sur la planète et leur nombre croît de plus en plus vite. À la hausse du prix des matières premières, à la raréfaction de l'eau et des surfaces arables et aux ravages causés par les dérèglements climatiques, se sont ajoutés deux phénomènes récents : au moment même où la demande chinoise en céréales s'accélérait brutalement, les biocarburants ont commencé à redessiner la carte de l'agriculture mondiale. Quant au productivisme agricole qui a épuisé les sols et pollué l'environnement, il a atteint ses limites…
Problématique du sujet
Les « émeutes de la faim », qui ont éclaté en 2007 et 2008 dans la plupart des pays pauvres, se sont tues.
Et pourtant, en juillet 2009, on dénombre 1 milliard vingt millions de personnes sous alimentées dans le monde. La faim continue donc de croître avec 100 millions de personnes en plus dans les huit derniers mois, soit 400 000 par jour. Face à l'implacabilité de ces chiffres, auxquels s'ajoutent la croissance démographique, une question centrale émerge : la Terre pourra-t-elle nourrir 9 milliards de personnes en 2050 et si oui, à quelles conditions ?
Avec un peu de recul peut-on aujourd'hui mieux comprendre les causes de ce que l'on a appelé « la crise alimentaire » en 2007 et 2008 ? Celle-ci doit-elle conduire à une remise en cause du modèle alimentaire occidental, privilégiant les produits animaux au détriment des céréales ?
Nouvel eldorado pour certains, les agrocarburants sont dénoncés. Quels risques de compétition existe-t-il entre production alimentaire et énergétique ?
Enfin, l'accès à la terre est désormais un enjeu stratégique pour les pays dont l'alimentation repose en grande partie sur les importations.
Aujourd'hui, la crise alimentaire s'est vue effacée des médias au profit de la crise économique et financière.
Pourtant ces crises sont interconnectées, voir ne sont que différentes faces d'une même crise systémique.
Comment, dans ce contexte, peut-on lutter efficacement contre la faim ? Comment repenser l'agriculture et l'alimentation pour nourrir le monde aujourd'hui et demain ?
Séance 4 - Politiques agricoles : l'Afrique peut se Mourir !
Film : « Chroniques Africoles », de Cécile Marque et Valérie Rosenwald
Résumé
A la croisée des questions environnementales, économiques et sociales, l'agriculture revêt une importance primordiale à l'échelle de la planète tout particulièrement dans les pays en développement. En donnant la parole à des paysans du Burkina Faso, d'Ethiopie et de Guinée, ce film aide à mieux comprendre les sociétés rurales africaines et les enjeux d'un développement agricole permettant d'assurer durablement la sécurité alimentaire des pays du Sud dans un contexte de plus en plus mondialisé.
Problématique du sujet
A partir des tableaux des agricultures des trois pays montrés dans le film, il en ressort que les paysans africains demeurent toujours victimes des questions cruciales de la gestion du foncier, de l'accès au marché agricole et du prix des produits agricoles sur le marché international. Quelle est la situation de la production agricole au Togo ? L'agriculture togolaise est-elle autosuffisante ? Peut-elle nourrir les togolais ? Quelles sont les potentialités existantes et les facteurs de blocages d'un décollage agricole ? Existe-t-il une politique agricole et commerciale ? Quels en sont les grands axes et les défis ? Quels sont les chantiers agricoles en cours et quels résultats en sont escomptés ? Quelle politique de consommation locale serait à développer ?
A quelles conditions le Togo peut-il se soustraire à la flambée des prix des produits alimentaires et quelles complémentarités peut-on tisser entre acteurs gouvernementaux, privés et civils ?
Séance 5 - Impensable disparition, l'indispensable paysan !
« La faim des paysans : une ruine programmée », de Clément Fonquernie et Bruno Portier
Résumé
Comment est-il possible de souffrir de la faim quand on est soi-même producteur de nourriture ? Pourquoi tant de paysans n'arrivent-ils pas à vivre de leur travail ? A travers le portrait de trois agriculteurs, un Burkinabé, un Américain et un Français, le film montre comment la politique actuelle des prix agricoles accroît la faim dans le monde sans pour autant permettre aux paysans des pays riches de tirer leur épingle du jeu.
Problématique du sujet
Même si la faim urbaine augmente, les ruraux représentent toujours 70 % des victimes de la faim selon la FAO. Pourquoi les premières victimes de la faim dans le monde sont-ils des paysans ? Pour certains, l'agriculture conventionnelle doit pouvoir nourrir la planète en employant seulement 3% de la main d'œuvre mondiale. Doit-on en conséquence s'appuyer sur les agricultures les plus compétitives de la planète : Brésil, Thaïlande, Union Européenne, Etats-Unis ? 45% de la population mondiale dépend aujourd'hui de l'agriculture pour vivre. Quels seraient alors les effets de la disparition des paysans et quelles activités alternatives seraient offertes pour absorber une telle main d'œuvre ? La libéralisation du commerce international est–elle une solution pour le développement et la lutte contre la faim ? La protection des marchés et les interventions publiques (subventions, constitution de stocks, etc.) n'ont-ils pas un rôle à jouer ? Dans ce contexte, les agriculteurs du nord et du sud sont-ils ennemis, concurrents ou ont-ils des intérêts communs ? Ici ou ailleurs, comment faire pour que les paysans nourrissent leurs populations et vivent décemment de leur travail ?
Les contacts
Pour plus d'informations sur la programmation et les films documentaires , contacter l'association OADEL : Tél. +228 335 61 92 / +228 920 44 22 / 908 40 20 – Email : [email protected] –
OADEL pilote le Festival ALIMENTERRE en partenariat avec : CFSI / SCAC / AFD / UE / VECO West Africa /INADES Formation Togo, IFDC-Afrique.
OADEL Lomé-TOGO BP:3959
Bureau: +228/ 335 61 92
Coordianteur des programmes: +228/ 908 40 20
Président: +228/ 912 10 54/335 76 76
www.oadel.org (en construction)
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