Sénégal
Dans nos pays en voies de développement, la notion de l’environnement a été pendant longtemps réduite à la plantation des arbres, au reboisement et activités connexes. Cette compréhension étriquée de la problématique a relégué la question fondamentale de l’environnement au second plan et a occasionné des conséquences néfastes sur la gestion du cadre de vie et du processus de développement durable.
Pour nous, il n’était pas évident qu’une rencontre si importante, quelle qu’elle soit, prenne en compte la dimension environnementale du continent africain. C’est pourquoi nous avons essayé de nous concentrer sur les thématiques porteuses des défis et enjeux pour l’Afrique.
Ces grands défis sont liés aux quatre crises que traverse le continent :
- La crise climatique
- La crise énergétique
- La crise financière
- La crise des valeurs
Le constat que nous avons fait c’est l’absence d’une culture d’anticipation et d’éducation alternative que nous n’avons pas pu prendre en compte dans nos différents pays.
Au 5e congrès mondial d’éducation relative à l’environnement, nous avons été particulièrement séduits par la richesse et la pertinence des contributions et l’engagement collectif. Ce fut surtout un moment fort pour apprécier, apprendre mais surtout pour échanger sur les pratiques liées à l’éco-développement.
Cependant, le nombre incroyable de thématiques et la diversité des ateliers en très peu de temps ne nous aura pas permis de capitaliser toute l’expertise énoncée dans certains groupes de travail. Mais il est heureux que les visites de terrain aient pu satisfaire certaines de nos interrogations. Aussi, nous avons souvent frissonné de peur en découvrant l’ampleur des dégâts causés par la main inconsciente de l’homme.
La planète que nous allons léguer à nos enfants et aux générations futures est une véritable bombe écologique.
Mais rien n’est perdu d’avance, ensemble avec nos actions individuelles et collectives nous pourrons changer le cours de l’histoire de la planète en dérive, par la formation d’une nouvelle génération d’enfants et de jeunes vecteurs de transformations sociales positives.
Il faut reconnaître que la conscience citoyenne développée présentement au Canada sur les problèmes de l’environnement demeure un exemple et pourra permettre à tous les Africains ayant fait le déplacement d’endiguer les constats amers que sont :
La dégradation poussée de la qualité de vie tant en milieu urbain que rural
La prolifération des eaux usée, stagnantes et nauséabondes
La multiplication de dépotoirs de déchets alimentaires et industriels
Les surcharges de dépotoirs publics hors normes
Le dégagement de gaz toxique et de fumée nuisible à la respiration
La recrudescence de maladies diarrhéiques, du paludisme et de la parasitose intestinale.
Ce tableau sombre a poussé notre organisation ACAPES à accorder une importance particulière à l’éducation environnementale, à l’éducation au développement durable, aux questions culturelles et à l’identité, à l’éco citoyenneté et à la remobilisation autour des valeurs positives.
Aussitôt après le congrès, nous avons retracé de nouvelles lignes directrices et sommes entrain de développer une nouvelle expérience de classes en réseau afin de permettre à des enfants et des jeunes de zones géographiques et de cultures différentes d’échanger et de discuter sur les questions liées à l’impact du changement climatique et de la crise environnementale sur la sécurité alimentaire et la protection des enfants.
Le mouvement social ACAPES a pris des engagements concrets pour relever le défi de l’environnement et lutter pour la justice et l’équité climatique.
Nous avons l’intime conviction que les problèmes de pauvreté ne seront jamais résolus tant qu’on n’a pas pris en compte les questions de cohésion, de solidarité et de mobilisation de tous les acteurs et des Etats en particulier.
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